1848, une Révolution pour la République

Reconnu comme « le siècle de l’histoire » depuis l’éditorial fondateur de la Revue historique par Gabriel Monod en 1876, le XIXe siècle est également souvent présenté comme le siècle des révolutions. Il faut dire que celles-ci ne manquent pas et que le calme politique peine à s’imposer dans le sillage de la révolution française.

Après la révolution des Trois Glorieuses de 1830, l’année 1848 est ainsi troublée par une première révolution qui secoue la capitale en février 1848 dans le contexte plus large du printemps des peuples. Cette première secousse emporte Louis-Philippe qui réussit l’exploit d’être le seul roi de France à accéder au pouvoir par la révolution et à en être chassé par une autre. Face au discrédit dont il souffre et aux difficultés économiques et sociales d’une grande partie du peuple, la monarchie française vit ses dernières heures après la fusillade du boulevard des Capucines, le 24 février 1848.

Venu salué le départ de l’impopulaire François Guizot sous les fenêtres du ministère des finances, le peuple de Paris se retrouve sous les balles de l’armée et réclame désormais la fin de la monarchie. La tentative d’abdication de Louis-Philippe en faveur de son petit-fils échoue lorsque la foule envahit la chambre des députés chargée d’entériner la régence. Les derniers membres de la famille royale quittent la France pour l’Angleterre pendant qu’à quelques kilomètres de là, Alphonse de Lamartine proclame la IIe République.

Henri Félix Emmanuel Philippoteaux met en scène le chaos de 1848

dans Lamartine repoussant le drapeau rouge à l’hôtel de ville

Au cœur d’un Paris encore insurgé, devant l’hôtel de ville, l’homme de lettres forme alors un gouvernement provisoire chargé d’administrer la France et de renouer avec la République. Bien décidé à ne pas se faire une nouvelle fois voler sa révolution à l’instar du changement de dynastie de 1830, le peuple de Paris soutient l’initiative. La France renoue avec l’héritage de la Ie République qui a gouverné la France entre 1792 et 1804 en même temps qu’avec les valeurs de la Révolution française.