Florent Vandepitte
1830, les Trois Glorieuses pour sauver la Révolution
Dernière mise à jour : 10 août 2020
Défaite à la suite de la coalition de ses ennemis faces à Napoléon, la France n’a d’autres choix que d’accepter le retour au pouvoir des Bourbons après 1815. Ses ennemis lui imposent alors la Restauration monarchique confiée par défaut aux deux derniers frères de Louis XVI (1774-1793) : Louis XVIII (1815-1824) et Charles X (1824-1830). Alors que le premier préserve partiellement l’héritage de la Révolution française, notamment à travers le maintien du drapeau tricolore et de La Marseillaise, le second favorise largement les ultra royalistes.
Face à l’intransigeance de Charles X, une opposition libérale se structure en défense de l’esprit de 1789. A l’été 1830, le dernier des Bourbons tente alors de renforcer son autorité et d’en finir avec le compromis de la charte de 1814 par la promulgation de quatre ordonnances. Le 26 juillet 1830, il rétablit la censure, dissout l’assemblée et modifie le système électoral pour exclure la bourgeoisie d’affaires du vote et ne la réserver qu’à la bourgeoisie terrienne plus conservatrice. L’opposition libérale dénonce un coup d’État et protestent contre le retour à une monarchie autoritaire.

La Liberté guidant le peuple, représentation fantasmée de
la révolution de 1830 par Eugène Delacroix.
Pour contrer cette tentative de renforcement du pouvoir monarchique, le peuple de Paris se soulève les 27, 28 et 29 juillet 1830. Les intenses combats de rue marqués notamment par le retour des barricades contraignent Charles X à quitter la capitale et à fuir en Angleterre. L’opposition libérale porte alors au pouvoir Louis-Philippe, issu d’une branche cadette des Bourbons en tant que descendant de Philippe II, duc d’Orléans et frère de Louis XIV.
Ce changement de dynastie est un moyen de détourner la violence du peuple et de limiter l’influence des républicains. La première révolution du XIXe siècle porte alors au pouvoir une nouvelle monarchie, renouant ainsi avec l’esprit de 1789 en lutte contre l’arbitraire d’un pouvoir royal de droit divin et en défense d’un modèle constitutionnel jugée plus équilibré.
Louis-Philippe tente ainsi de libéraliser la monarchie afin d’inscrire dans la durée la Restauration et de donner des gages à ceux qui l’ont porté au pouvoir. Il renonce au sacre et se faire reconnaître comme le premier Roi des Français mais ces mesures libérales n’empêchent pas le mécontentement d’une partie du peuple qui se sent trahi par les bourgeois qui ont porté au pouvoir un nouveau roi en 1830.